Peer Gynt 2,5/5

Henrik Ibsen, mise en scène David Bobée, avec Radouan Leflahi, Catherine Dewitt, Jérôme Bidaux...

 

 

Tous les comédiens sont remarquables.
Radouan Leflahi joue un Peer Gynt habité, Jérôme Bidaux est aussi très inspiré, tout comme Catherine Dewitt, poignante dans le rôle d'Ase. Dans la première partie, les arrêts sur image pendant que Peer Gynt parle sont très intéressants.


La mise en scène est très enlevée et on a l'impression de vivre les scènes, ce qui n'est pas peu dire. Cette légèreté insufflée par David Bobée est tout à fait de bon aloi.
Le décor est très réussi et la mise en espace, intelligente.


Néanmoins, le parti pris d'insister lourdement sur les parties les moins ragoûtantes de la pièce m'a fortement déplu.
D'autant que le metteur en scène ajoute des allusions obscènes dans l'asile d'aliénés, à mon sens, hors de propos; la scène en elle-même ne présentant pas grand intérêt telle qu'elle est interprétée.
Par ailleurs, alors que la première partie est fidèle à l'oeuvre, la seconde est très abrégée; Ibsen aurait conseillé de ne pas jouer l'acte IV selon le metteur en scène.
Admettons.


L'acte V est lui aussi considérablement amputé, la réplique "Et ils sont assis au chaud? Il y a du feu dans la cheminée? Avec les enfants tout autour? La salle est pleine, tout le monde se coupe la parole - le bonheur quoi?" n'est pas dite, ce qui est fort dommageable car elle est révélatrice à plus d'un titre. Elle montre l'individualisme de Peer Gynt et elle est un écho à la phrase prononcée par Solvejg lorsqu'elle ouvre son coeur à Peer Gynt.


D'autres passages ont été omis dans l'acte V, qui aident à la compréhension du personnage.
Enfin, le fait de faire du Fondeur et du Maigre, toujours dans l'acte V, un seul et même personnage me semble discutable.


La salle était enthousiaste, certaines personnes se levant même pour acclamer ce spectacle.
Ayant lu la pièce et plusieurs analyses de celle-ci, j'ai été déçu, surtout par la seconde partie. 

 

Au Théâtre des  Quartiers d'Ivry