Un très beau film.

 

 Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître. Julien Carpentier offre au spectateur un film abouti en tous points.

 

 Le thème abordé est pourtant délicat : la relation d'un fils avec une mère bipolaire, incapable de s'occuper de son enfant et dont l'amour pour lui est pourtant immense.

 

 Agnès Jaoui incarne cette mère excentrique avec tant de conviction qu'on ne peut être qu'admiratif de sa performance. C'est sans aucun doute son plus beau rôle.

 

 William Lebghil est incroyable en fils tiraillé entre l'amour pour sa mère et l'envie d'avoir une vie équilibrée sans cette mère envahissante. Il est fleuriste et sa mère n'est pas pour rien dans sa vocation.

 

 La force du film réside dans l'empathie qu'on ne peut manquer d'éprouver pour les personnages. On passe du rire aux larmes tant la tendresse est omniprésente. On pense à nos proches. Ce film a une portée universelle et il suscite beaucoup d'interrogations.

 

 La scène du karaoké est une scène d'anthologie : on ressent des frissons. Les comédiens sont émouvants : on se rend compte à quel point la situation est douloureuse et semble inextricable.

 

 Le scénario est d'une richesse et d'une profondeur rares : un des plus beaux films français que j'ai vu ces dernières années.

 

 Les seconds rôles ont beaucoup d'épaisseur : Salif Cissé est d'une justesse exceptionnelle en employé dévoué. La grand-mère du protagoniste, dépassée par les événements, est incarnée avec brio par Rosita Dadoun Fernandez.

 

 Alison Wheeler est éblouissante en amoureuse déçue.

 

 Enfin, Serge Feuillard incarne au début du film, un homme qui va fleurir tous les jours la tombe de sa femme en se rendant chez son fleuriste, avec un naturel et une présence épatants.

 

 Un film puissant qui touche le spectateur en plein cœur.

 

 

 

Publié le 26 février 2024

Au cinéma à partir du 6 mars 2024