Texte qui laisse à désirer sur le fond mais aussi sur la forme, un comble pour des personnes qui prétendent défendre la culture. La concordance des temps, elles ne connaissent pas, a priori...

 

 L'analyse de Michel Degoffe portant sur l'accès à l'université des étrangers venant de pays qui n'appartiennent pas à l'Union européenne, parue dans Le Figaro le 28 décembre, me paraît digne d'intérêt.

 

LOI IMMIGRATION : CONSTERNATION DU SPECTACLE VIVANT PUBLIC


Paris, le 21 décembre 2023


Suite au vote à l'Assemblée nationale de la loi relative à l'immigration, issue de la commission
mixte paritaire, nous syndicats, associations représentatives du secteur du spectacle vivant,
tenons à faire part au gouvernement, au nom de l'ensemble de nos adhérent.es, de notre
profonde consternation. Nous désapprouvons totalement le contenu de cette loi qui aura, si
elle était appliquée, des conséquences désastreuses dans l’exercice de nos métiers.
Certains articles de cette loi s'opposent directement aux valeurs fondamentales sur la base
desquelles se construit notre politique publique culturelle. L’universalisme de la France, son
ouverture et sa politique d’accueil, son engagement à inclure et à intégrer par le partage des
savoirs, sa constitution qui entend accorder à toutes et à tous de pouvoir accéder aux mêmes
droits, seront grandement remis en cause.
Nous ne pouvons accepter des mesures qui contribueront très concrètement et
inévitablement à un repli de la société française sur elle-même. Nous ne pouvons accepter
que nos étudiantes et étudiants étrangers, accueilli·es au sein de nos écoles supérieures
nationales d'enseignement artistique, se voient soudainement traité·es différemment de
leurs homologues nés sur le territoire français. Nous ne pouvons tolérer qu'ils et elles soient
dans l'obligation de devoir payer - ou réserver - des « cautions financières de retour » afin de
pouvoir intégrer nos écoles et accéder à nos formations. Nous rejetons l'idée d'appliquer de
façon généralisée une majoration des droits d'inscription pour ces étudiantes et étudiants
extra-communautaires. Nous ne pouvons accepter non plus que les artistes et ou
technicien.nes étranger.es, avec lesquel·les nous travaillons, qui intègrent les distributions de
nos spectacles, n'aient pas les mêmes droits sociaux que leurs collègues, au nom d'une
intolérable « préférence nationale ». Cette idée empruntée à l’extrême-droite est totalement
antinomique avec l'idée de produire des œuvres qui se nourrissent précisément de l'échange
et de la rencontre avec l'autre. Quant à la spécificité de l'emploi artistique, et notamment sa
discontinuité, elle rendra quasiment impossible l’intégration par le travail et l’accession à
l'ouverture de droits sociaux minimaux. L'engagement de nos lieux d'arts et de culture, dans
l'accueil des artistes en situation d'exil et demandeurs d'asiles politiques, comme ce fût
récemment le cas avec le retour au pouvoir des Talibans en Afghanistan, ou suite à l'invasion
de l'Ukraine par la Russie, risque également d'être empêché par l'application de cette nouvelle
loi.
Au quotidien, dans l'exercice de nos missions de service public, nous oeuvrons à rassembler,
sans aucune distinction d'origines sociales ou géographiques ni même de statut administratif.
Nous travaillons, jour après jour, dans le cadre des droits culturels, à permettre une égalité
d'accès à toutes et tous aux propositions artistiques qu'offre notre pays. Il est inimaginable
que notre action sur le terrain, puisse être entravée par l'application d'une loi qui emprunte
nombre de ses articles au programme de partis politiques extrémistes, que nous sommes par
ailleurs engagé·es à combattre, tant la banalisation de leur idéologie contrevient aux valeurs
humanistes qui sont les nôtres. L'image de la France, telle que notre vitalité artistique et
culturelle a contribué à la construire aux yeux du monde entier, en serait profondément
dégradée.
La France, dans son histoire, a accueilli des milliers d'artistes étranger·es sur son sol, qui eux￾mêmes ont enrichi notre culture. L'identité et la culture françaises ne sont pas figées. Elles
vivent et se transforment significativement et positivement grâce à notre politique d'accueil
et d'intégration. C’est pourquoi nous appelons à une mobilisation massive contre l’entrée en
vigueur de cette loi, qui porte gravement atteinte aux droits des étranger·es en France.

SYNDEAC

Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles

20 rue Saint-Nicolas · 75012 PARIS

0144537210 · www.syndeac.org


Autres signataires :
ACCN · Association des centres chorégraphiques nationaux
A-CDCN · Association des centres de développement chorégraphique nationaux
ACDN · Association des centres dramatiques nationaux
A-Cnarep Association des centres nationaux des arts de la rue et de l'espace public
ASN · Association des scènes nationales
FASAP-FO · Fédération des arts, du spectacle, de l’audiovisuel et de la presse
Fevis · Fédération des Ensembles Vocaux et Instrumentaux Spécialisés
France festivals
Fédération Communication Conseil Culture CFDT
Territoires de cirque
Syndicat national des Musiciens et du Monde de la Musique - Force OuvrièreSyndicat national libre des artistes - Force ouvrière

 

Modifié le 3 janvier 2024