En attendant Godot 5/5 ⌛︎︎⌛︎︎⌛︎︎⌛︎︎⌛︎︎

De Samuel Beckett.
Mise en scène d'Alain Françon.
Avec Éric Berger, Guillaume Lévêque, André Marcon, Gilles Privat et Antoine Heuillet.
Dramaturgie: Nicolas Doutey.
Décor : Jacques Gabel
Lumière : Joël Hourbeigt
Costumes : Marie La Roca
Chorégraphie : Caroline Marcadé
Maquillage, coiffures : Cécile Kretschmar.

 

 

 TERRIFIC !

WHAT A SHOW !

CONGRATULATIONS !!!!

OUTSTANDING !

NEARLY UNRIVALLED !

 

 Difficile de ne pas être enthousiasmé par cette mise en scène extraordinaire.

 

 Tous les comédiens sont épatants. C'est du très grand art. Quelle belle direction d'acteurs ! On sent une maîtrise impressionnante, tous les silences sont habités. La partition est jouée à la perfection et on aimerait que ça continue. On est captivés de bout en bout, c'est un moment fabuleux que l'on vit avec ces quatre comédiens chevronnés qui ont une grâce, un charisme peu commun, même le plus jeune, Antoine Heuillet, est impressionnant.

 

 C'est peu dire qu'Alain Françon n'amuse pas le spectateur, au sens désuet de "faire attendre". C'est un émerveillement de chaque instant.

 

 Quel bel hommage à Samuel Beckett, dont  Alain Françon a exhumé les carnets pour produire cette merveille.

 

 J'ai rarement vu un aussi beau spectacle.

 

 Éric Berger campe un Lucky épatant. Il a une présence formidable alors qu'il ne s'exprime qu'une seule fois. Quelle incarnation ! Dieu sait qu'il est difficile d'exister sans dire un mot et a fortiori avec des comédiens aussi habités. C'est un tour de force magnifique. Quant à sa tirade, c'est un morceau de bravoure. On sent une exigence rare et un plaisir manifeste. Chapeau !( si vous me permettez l'expression...)

 

 Guillaume Lévêque n'est pas en reste. Il incarne un Pozzo flamboyant et il a de très belles ruptures. On savoure chacune de ses paroles.

 

 Quant au duo Estragon/Vladimir, c'est un sommet rarement atteint. Quelle intelligence ! Quel sens du rythme ! Ils se complètent à merveille si bien qu'on a l'impression que le spectacle n'a duré  qu'un trop bref instant. Quelle prestance : Bravo à André Marcon et Gilles Privat. J'ai particulièrement aimé le sourire de celui-ci et le timbre de celui-là.

 

 Le décor de Jacques Gabel m'a séduit tout comme les lumières de Joël Hourbeigt.

 

 Les costumes de Marie La Rocca sont exquis et servent le propos admirablement.

 

 Ce spectacle est d'une finesse, d'une subtilité incroyables.

 

 Une pièce aussi divertissante que profonde, menée tambour battant par des comédiens de haut vol, c'est LA pièce à aller voir en ce moment. Elle se joue encore jusqu'au 8 avril et il restait quelques places au premier rang, où on profite le mieux du spectacle. Une représentation comme celle de la veille, ça n'a pas de prix.

 

 Je tiens à remercier ici Éric Berger, grâce à qui mon émerveillement a été décuplé en raison du placement de choix dont j'ai pu bénéficier. Merci également à la Scala pour ce moment ineffable.

 

THAT'S ALL FOLKS !

 

Ah, j'oubliais, je vous recommande la lecture du texte, qui n'a pas pris une ride. On remarque que Disney, entre autres, y a fait référence dans son Livre de la Jungle lors d'une scène d'anthologie.

 

 

 Publié le 29 mars 2023

À la Scala jusqu'au 8 avril 2023.