Jean-Paul Farré est exceptionnel dans le rôle du Vieux.

 

 Avec forces mimiques, il nous fait voir une grande partie de sa palette de comédien. Tout sonne juste.

 

 Catherine Salviat, sa partenaire, est tout aussi juste mais est un peu en retrait. L'interprétation de Catherine Salviat n'en demeure pas moins savoureuse.

 

 Les costumes sont très adaptés à l'univers des personnages, rendant justice à leur caractère fantasque et extravagant. Corinne Rossi a fait un travail remarquable.

 

 Mise en scène inspirée de Stéphanie Tesson dont le rythme est très soutenu, comme il se doit. Un court passage est d'ailleurs omis délibérément par Stéphanie Tesson, en accord avec Marie-France Ionesco, fille du dramaturge, pour donner plus de rythme et un caractère moins plaintif à la pièce. Il s'agit du passage où le Vieux dit avoir voulu se venger mais admet ensuite avoir ressenti de la pitié pour ses adversaires.

 

 Petite ombre au tableau, l'Orateur - qui n'apparaît que quelques minutes - dont l'accoutrement n'est pas adapté: Ionesco précisant bien qu'il est vêtu comme un poète ou un peintre du XIXème siècle. Cette indication aurait dû, ce me semble, être prise en compte car, pour Ionesco, le metteur en scène doit être le "réceptacle" d'une pièce de théâtre.

 

 Le jeu de l'Orateur ne m'a pas vraiment convaincu mais ce n'est pas l'essentiel car la représentation est d'un si haut niveau qu'on aurait tort de bouder son plaisir.

 

Il est si rare, de nos jours, de voir des pièces aussi bien montées et dont les interprètes sont aussi talentueux.

 

 

Modifié le 21 juin 2022

Au Théâtre de Poche Montparnasse.