Le repas des fauves 4,5/5

D'après Vahé Katcha.
Adaptation et mise en scène de Julien Sibre.


Avec Thierry Frémont, Stéphanie Caillol, Julien Sibre Olivier Bouana, Jochen Hägele, Sébastien Desjours, Barbara Tissier


Création lumières Jean François Domingues
Scénographie Camille Duchemin

Réalisation graphique Cyril Drouin

Costumes Mélisande de Serres
Musique originale Jérôme Hédin

 

 

 

 

 

 Une pièce bien interprétée. Une profondeur psychologique appréciable.

 

 Il y a une belle interaction entre les comédiens. 

 

 Un couple reçoit des amis à dîner dans le Paris occupé. Mais un événement imprévu va gâcher la fête : deux soldats allemands sont victimes d'un attentat au pied de l'immeuble où les convives festoient.

 

 Stéphanie Caillol, qui incarne avec grâce la maîtresse de maison, est formidable : elle illumine la scène, elle a une très belle présence.

 

 L'entrée en scène de Thierry Frémont dans le rôle de l'entrepreneur collabo est le second temps fort de la pièce : il est exceptionnel. Il met la barre très haut : il capte l'attention du public et c'est peu dire qu'il se taille la part du lion. Il confère à son personnage une épaisseur rare. Il est imprévisible et ses reparties font mouche.

 

 Julien Sibre signe une mise en scène soignée : on est pris par l'intrigue.

 

 Que convient-il de faire quand l'ennemi demande de choisir deux otages parmi les personnes prenant part à la soirée ? Faut-il tenter de sauver sa peau par tous les moyens ?

 

 Très vite, les masques tombent et commence alors la guerre de chacun contre chacun car l'homme est un loup pour l'homme...

 

 Les actes des personnages nous renvoient immanquablement à nous-mêmes. Serions-nous prêts à trahir nos valeurs pour vivre ?

 

 Ce questionnement philosophique participe de la tension dramatique. 

 

 L'amitié peut-elle survivre à des rapports sans faux-semblants, sans filtre ? La transparence est-elle souhaitable ?

 

 Autant de questions que suscite cette représentation. 

 

 L'évolution des personnages est surprenante voire sidérante à certains égards. 

 

 En définitive, une pièce divertissante et profonde portée par Thierry Frémont, magistral et Stéphanie Caillol, lumineuse.

 

 

 

 

 

 

Publié le 23 septembre 2023.

Au théâtre Hébertot